Isabelle Taniou : basse.
David Paris : batterie.
Guillaume Henriet : guitare lead et chœurs.
Olivier Taniou : guitare et voix.

Enregistré avec de vrais instruments sur un vrai ordinateur. Capté live au studio Luna Rossa le 18 janvier 2004. A peine retouché au Lenurpistudio ensuite. Matérialisé, enregistré, embelli et mixé par Matthieu Prunel.
Enorme merci à Matthieu d'avoir veillé sur nous et de nous avoir offert son temps à nouveau. Merci à Spirou pour son aide précieuse chez Luna Rossa.


 
   
   
   
   
               
               
 
---> Les préparatifs :

Déjà il a fallu faire un choix de titres draconien puisqu'il n'en fallait que deux sur le tribute. Non pas qu'on joue tout le répertoire de JLA, ça se limite à "Temps à Nouveau", "Veille sur moi", "Entends moi" qu'on joue tout le temps, et "l'Essentiel" qu'on ne joue plus. On a pas mal hésité entre "Temps à nouveau" et "Entends-moi", et finalement on a pris celle qui nous paraissait la plus rock, "Temps à nouveau". Y avait plus qu'à enregistrer... Pour un maximum de naturel et pour garder une trace du plaisir de jouer ensemble, on avait décidé de s'enregistrer "live" plutôt que piste par piste les uns après les autres. On a donc réservé un studio de répétition chez Luna Rossa (notre lieu de répète hebdomadaire) pour tout un dimanche après-midi, fin janvier. Le hasard a voulu qu'on nous attribue le studio H... pour enregistrer un hommage à Jean-Louis Aubert, c'était sûrement un signe occulte :-)

Olivier et Isabelle TaniouEnregistrement "live en studio" donc, mais pour garder le maximum de possibilités de mixage après l'enregistrement, donc le meilleur son possible, enregistrement de chaque instrument sur des pistes séparées. L'enregistrement d'ambiance en simple stéréo avec un seul micro ou en sortie de console, on a déjà essayé, c'est pas terrible. C'est là que notre sauveur Matt Lenurp arrive à la rescousse en nous proposant ses services, ceux de son PC et de sa carte ISIS à 8 entrées. Deux guitares, une basse, deux voix, et trois pistes pour bien sonoriser la batterie, ça devait le faire ! Même si déjà quelques réserves pointaient sur les capacités de la carte ISIS à suivre le mouvement...

Pour sonoriser tout ça, il faut louer des micros batteries et guitares et divers accessoires... direction Hocco, à Vitry, bien caché dans une rue pavillonnaire, loueur de matériel qui est aussi un studio de répétition. Pendant que le gars nous sort le matos, Guillaume et moi on se dit que le groupe qui répète à coté joue un bon cran au dessus de la moyenne des amateurs qu'on entend d'habitude derrière les double-portes des salles de répète... et aussi que le style des morceaux et la voix du chanteur nous rappelle quelque chose... un coup d'oeil par la porte nous confirme que ce n'est pas le p'tit groupe du coin : c'est Indochine qui répète son double concert Paris/Bruxelles de la semaine suivante ! Entendre et voir l'ennemi ancestral Indochine juste avant d'aller enregistrer du Aubert, encore un signe occulte :-)

L'installation de tout le matériel est un peu laborieuse, et assortie des bonnes surprises de la location : les cables qui font à peine 1m50, les pieds de micro sans rien pour fixer le micro dessus... une fois qu'on a tout branché on est déjà un peu à la bourre sur le programme. On fait quand même une pause pique-nique sur la moquette du studio, salade de pates, cookies et petits pavés au chocolat préparés le matin même par mes soins (je cuisine mieux que je ne joue de la guitare). Bon il est peut-être temps de faire la balance ?

C'est là que notre deuxième sauveur Spirou arrive à la rescousse ! Spirou, c'est le mythique guitariste du mythique groupe Molodoï (première moitié des 90's), et comme le punk (le vrai) ça ne paye pas les factures, il officie à Luna Rossa avec bienveillance et jovialité. Monsieur Spirou nous donne donc notre première leçon d'ingénieur son, nous dépanne des divers problèmes techniques, nous prête du matos de sous le comptoir, et nous fait une belle balance sur la console 12 voies du studio H. Avec le scotch blanc (très important, le scotch blanc) sous les faders indiquant "voix Olivier", "Guitare Guillaume", "Batterie ambiance", "batterie kick", "basse" on s'y croirait presque ;-)

Le bzzzz des amplis remplit la pièce de son bourdonnement lancinant, il n'y a plus qu'à presser record...

---> L'enregistrement :

DavidMatt Lenurp nous rejoint pile-poil quand tout est prêt pour enregistrer et s'installe à la console/pc/logic audio/direction des opérations. On fait quelques essais, et on constate vite que la carte son a du mal à suivre... elle enregistre tout, mais certaines pistes sont en retard sur d'autre... pas possible d'utiliser toutes les voies, il faut réduire. Après réductions successives, on se retrouve finalement avec une piste de voix (on refera les choeurs en overdub), deux pistes de guitares, et une piste unique pour la section rythmique, qui mélange tous les micros batterie et la basse. Les possibilités ultérieures de mixage sont réduites d'autant, on n'a pas intérêt à se planter dans la balance de la piste rythmique... heureusement Matt et Spirou ont de l'oreille !

Comme on voulait aussi en profiter pour enregistrer d'autres choses, on a pris le temps de faire plusieurs prises de nos deux contributions, mais on n'a pas pris le temps de les écouter à chaque fois, ce qui n'était pas une bonne idée, comme on verra plus loin. On a donc enchaîné les prises de "Veille sur moi" et de "Temps à nouveau", jusqu'à ce qu'une prise fasse l'unanimité. Ce qui n'est pas facile quand on est quatre : c'est forcément quand le guitariste trouve que son solo est son meilleur de la journée que le batteur, lui, trouve que ça manquait de pêche et qu'il faut la refaire. Les oreilles du producteur Lenurp était bienvenue là aussi :-)

Le paragraphe spécial pour les amateurs de précisions techniques : la bassiste Isabelle joue sur une basse Cort reprise directement en console via une boite de direct, le batteur David joue sur la batterie du studio, dont je ne me rappelle plus la marque, avec un micro dans la grosse caisse (Shure Beta 52) et deux micros "overhead" (Shure SM 81), le guitariste lead Guillaume joue sur une Gibson The Paul branchée dans un Marshall JTM 60 avec une disto TC Electronics, et moi je joue sur une Fender Telecaster branchée dans un Marshall JCM 900 avec chorus Boss, delay Akai et overdrive Ibanez. Les guitares sont reprises par des Shure SM 57. On n'a pas eu trop le temps de chercher le son ultime de guitare dans la config du jour, et je suis un peu déçu du son de la mienne, trop brillant à cause des cordes neuves, et pas assez saturé par moments, mais bon... jamais on ne s'est aussi bien entendu jouer, par rapport au caméscope ou à la cassette pourrie, c'est le jour et la nuit :-)

Multiplier les prises en les enregistrant toutes, ça permet de limiter le phénomène bien connu, dit "Loi de Bonaldi" : "ça marchait super à la répétition". En effet, on constate que lorsqu'on joue "l'air de rien" pour faire la balance, ça swingue, on est décontracté, on ne se plante pas et ça sonne. Dès qu'on appuie sur la touche "record", tout le monde se concentre à mort... et c'est raide, timoré, et on se plante en beauté à la moindre occasion... avec plusieurs prises, on finit par en sortir une valable qui satisfait tout le monde. Après plus de 6 heures de studio H, dont probablement les deux tiers sans jouer, on a bien été obligé de plier bagage, dommage on aurait bien continué, c'est assez fun finalement de jouer avec un but précis comme celui-là.

Tout est dans la boite, direction le mixage !


---> Les finitions et le mixage :

Cette fois, ça se déroule dans le home studio de Matt Lenurp, encore plus convivial que Luna Rossa (belles guitares, belles photos, dulcinée et enfants adorables, bière fraiche...) et pour faire comme les pro, ça se passe le soir, puis la nuit à force de fignoler les détails :-) C'est aussi l'occasion d'écouter en avant-première les contributions de Matt et Muriel, cool !

Guillaume et Matt en guestLa bonne nouvelle, c'est que Matt nous a déjà fait un premier mix de "Temps à Nouveau" et niveau son, c'est au-delà de ce qu'on espérait. La mauvaise nouvelle, c'est que la carte son a fait des siennes, et que les 4 pistes des bonnes versions de "Veille sur moi" sont complètement désynchronisées : la voix a une demi-mesure d'avance sur la rythmique, qui elle même a un tiers de temps de retard sur la guitare lead, qui elle-même etc.... Totalement inaudible. Et comme on n'a pas écouté après l'enregistrement, on ne s'en aperçoit que maintenant, trop tard pour refaire des prises... grosse déception, vu que c'était le titre auquel on tenait le plus...

Raison de plus pour soigner "Temps à nouveau"... Guillaume enregistre quelques choeurs discrets, et avec subtilité Matt suggère que la voix lead pourrait être mieux, en me proposant avec insistance de la refaire :-) Moi je voulais garder l'intégrité du "live" mais il a du me faire écouter quelques passages franchement faux qui m'ont convaincu de tricher un peu. Casque sur les oreilles, on refait donc une ou deux prises de voix (sans compter les plantages) : c'est plus dur de chanter par dessus une bande qu'avec le groupe en direct quand on n'a pas l'habitude, j'ai même dû mimer la guitare par moment pour coller au rythme ;-) Ca ne devient pas du Roger Daltrey pour autant, mais ça améliore un peu le truc. Matt nous fait un mixage aux petits oignons, un peu de reverb, un peu de répartition dans la stéréo, plus de ci, moins de ça, et le résultat final nous emballe grave (le son en tout cas, pour l'interprétation on garde quelques réserves... ;-) )

Quelques jours plus tard, alors qu'on avait presque fait le deuil de "Veille sur moi" faute de possibilités pour ré-enregistrer, Matt nous dégotte une prise à peu près correcte et sans problème de synchro. Il travaille tout seul dans son coin et nous propose un mix aussi bon que le précédent (à part que ma guitare n'est pas assez forte ;-) ) mais là pour le coup, vu que c'est une prise "intermédiaire", après des écoutes répétées, on n'est vraiment pas satisfait de l'interprétation, un peu molle, et bien garnie en pains variés. On passe donc à nouveau quelques semaines de valse hésitation entre "on la met comme ça, c'est pas si mal" et "c'est nul, on ne peut pas mettre ça". Et puis comme c'est mon titre préféré, celui que je voulais absolument mettre sur le tribute, je me décide à m'atteler à la resynchronisation des pistes une par une et à la main, travail qu'on avait évalué à quelques dizaines d'heures, donc infaisable... heureusement, le problème n'était pas aussi grave qu'il en avait l'air à l'oreille, et deux-trois grosses soirées à s'user les yeux sur SoundForge, excellent
éditeur audio, permettront de recaler les 4 pistes entre elles. Notre "Veille sur moi" est sauvée, j'allume un cierge à Sainte Cécile, patronne des musiciens :-)

Nouvelle soirée chez Matt pour un mixage aussi classieux et mitonné avec amour que le précédent, et cette fois j'entends ma guitare ;-)
Là on ne refait rien, tout est d'origine et provient de l'enregistrement live en studio. Le pont instrumental n'a pas toute l'épaisseur qu'on aurait voulu lui donner, la voix pourrait être mieux, mais globalement on est super content du résultat :-) On a nos deux titres pour le tribute, et ça sonne comme jamais on n'aurait espérer que ça sonne, merci Matthieu !

Pour terminer ce nouveau récit interminable, un petit topo pour situer notre Groupe Sans Nom :-)
Nous sommes tous les quatre des musiciens du dimanche, à peu près autodidactes, amateurs de chez amateurs, qui jouons juste pour le plaisir de jouer. Nous jouons très peu ou pas du tout à domicile chacun de notre coté, nous ne composons pas, nous n'enregistrons rien, et les rares fois où nous avons joué en public, c'était parce que l'occasion se présentait... Comme il y a les requins de studio, musiciens pro qui écument les studios d'enregistrements, nous sommes un peu des mérous de studio : nous barbotons tranquillement, sans but précis, à un rythme pépère, autour de notre coin de corail, le studio Luna Rossa :-) Signe qu'internet n'est pas un repli sur soi-même mais un moyen d'ouverture, nous nous sommes rencontrés grâce à internet et à Bertignac réuni, c'est à dire grâce à la Bertiliste. Enfin, j'avais quand même rencontré la bassiste de manière plus classique quelques temps avant ;-) David le batteur jouait avec d'autres personnes, et après quelques échanges par mail et quelques rencontres à des Bertibouffes, ils nous ont proposé à Isabelle et moi de les rejoindre, vu qu'il leur manquait un bassiste et un deuxième guitariste. La configuration du groupe a évolué au fil du temps, les premiers sont partis, et Guillaume est arrivé au moment du treebute Bertignac, il cherchait des gens pour l'accompagner sur ses reprises (le début de notre carrière de mérous de studio, donc). Comme ça collait bien entre nous, et pas seulement musicalement, il est resté ! Forcément, vu notre connexion initiale, on joue pas mal de Téléphone, Bertignac et Aubert, et grosso modo on joue les trucs sur lesquels on se retrouve tous les quatre, que ce soit les grands classiques (Stones, Beatles, Bowie...) ou les trucs du moment (De Palmas, Keren Ann, Kat Onoma...). Souvent quand on va voir un concert ensemble, on a envie de jouer pleins de trucs juste après, c'est comme ça qu'on s'est entiché de "Veille sur moi"... et un jour peut-être, on fera une compo personnelle :-)

merci de votre attention ;-)
Olivier