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Dernière mise à jour : 15 juillet
2000 |
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Plâtre
et ciment
L'idée première,
ça je m'en souviens très bien, m'est venue quand je faisais
des travaux chez moi (j'essayais de retaper une vieille usine) et puis
dans la rue il y avait des travaux aussi, et je me disais : "je
ne fais plus de musique, je n'arrive plus à en faire". Alors,
j'ai mis mon ampli à fond et j'ai eu l'idée de faire "Plâtre
et ciment". J'ai commencé à dire "Encore un
jour où ils vont m'faire / Encore un jour où vont m'faire
faire
" C'est à cause de tous ces gens qui étaient
en train de faire des trucs, de construire, ce qui m'empêchait
de faire ma musique. Et je me suis dit que peut-être je pourrais
tirer parti du fait qu'ils me gênaient. Puis après, je
lui ai trouvé d'autre sens à cette chanson. En même
temps elle évoque le fait que je panse mes blessures, et aussi
que je reconstruis. J'aime bien cette idée de reconstruction.
Et en plus c'était une époque où je traînais
dans des bouquins de francs-maçons, le tout mélangé
à un amalgame qui m'est personnel
Longueurs d'ondes - 1er trimestre
87
Un jour, il
y avait des travaux chez moi et j'en avais ras le bol, alors j'ai pris
ma guitare et je me suis mis à hurler "encore un jour ou
y vont m'faire
" en pensant que jamais je n'arriverais à
bosser dans tout ce boucan, et en fait je me suis servi du bruit pour
écrire "plâtre et ciment" ce sont deux mots pas
très musicaux que je trouvais amusant de faire rimer en espérant
aussi que ça devienne une expression de la vie. Quand j'ai envie
de dire basta, maintenant, je ressors "plâtre et ciment".
Après je me suis projeté en essayant de comprendre pourquoi
les gens bâtissaient conne ça, peut-être était-ce
pour avoir l'illusion d'exister et moi j'étais comme eux, dans
la mesure où j'aurais très bien pu continuer de vivre
en itinérant d'une chambre d'hôtel à l'autre, et
que non, moi aussi je m'étais installé dans un appart.
C'est une chanson à double tranchant car je considère
qu'on est tous, les propres maçons de nos vies, il y a ceux qui
ferment leurs portes et les autres qui s'offrent le maximum d'ouvertures.
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Graffiti n°30 avril 87
Tel
est l'amour
Sur le rythme. Ca m'est venu
comme ça, tout simplement. J'essayais chez moi de lire un poème
de Baudelaire sur un rythme un peu rap. Et dans ce poème, il
n'y a qu'une phrase qui est sortie, c'est "Tel est l'amour".
Je commençais à la répéter, et ensuite je
me suis dis que ça serait un bon départ pour une chanson.
Mais on ne peut pas décrire l'amour pour tout le monde. Alors
j'ai essayé de faire une approche un peu impressionniste, de
donner des flashes qui pour moi représentent ce que ce mot amour
évoque. En fait, au départ, la chanson parlait aussi de
la nature, de plein de choses, de vieux qui s'embrassent sur un banc,
du temps qui n'a plus l'air de passer
!
Longueurs d'ondes - 1er trimestre 87
Les
plages
C'est une chanson qui est
née sur un bateau. J'étais en vacances en Dominique, pour
y trouver le paradis et les gosses de là-bas, eux n'avaient qu'une
envie, c'était s'embarquer sur le bateau, pour que je les emmènent
avec moi, vers le paradis occidental. Je me suis dit que la vie est
vraiment foutue comme ça, on veut aller chercher à l'autre
bout du monde ce qu'on a pas ici, et au bout du monde on va se retrouver
face à soi-même et assez décalé. Mais le
voyage, il faut le faire quand même, car il vous apporte des rencontres.
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Graffiti n°30 avril 87

