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Si
Marc, notre duetistte du jour est plus réservé pour
raconter son histoire, Jane le fait pour lui.
"J'avais parlé à Marc de cette phrase de Jacques
Brel qui disait en gros qu'il ne fallait pas trop prendre la vie
au sérieux, que tout cela n'était qu'un jeu... et
surtout qu'il fallait prendre des risques : "voir où
on va tomber."
La phrase semblait bien coller à son dessein téméraire
: "chanter en duo avec Aubert". C'est pourquoi, notre
mordu et exalté personnage se mit en tête de lancer
cette "maxime" au nez de Jean-Louis, ingénieux
et poétique prétexte pour lui demander s'il pouvait
le rejoindre sur scène. Ce qu'il fit. Et Jean-Louis Aubert
acquiesca, touché par son courage et son audace... et peut-être
aussi par une certaine authenticité un peu timide.
Il chantait, ils chantèrent et la magie opéra. Nous
étions complices d'un rêve, vivants et un peu stupéfaits,
contents pour lui et pour eux avec plein d'ailes qui nous poussaient
dans le dos. Contents pour nous aussi de pouvoir goûter à
tout ce soleil qui émanait de ces minutes-là. De pouvoir
les regarder : Trois petits princes qui se foutent de l'amertume
et qui crient la mort qui s'en va...
J'ai
cru, il y a encore quelques jours, avoir vécu un rêve
d'incandescence. Mais, tout bien réfléchi ce n'est
pas le cas. Il y avait la peur dégueulasse de réaliser
ces minutes qui filent entre leurs doigts, entre mes doigts, nos
doigts, derrière chaque accord. Bercés par la douceur
facile de ces putains d'émotions.
Mais, finalement, ce sont elles qui restent, en mémoire.
Et surtout ces regards... Et la question qui se pose tout de suite
après : "Qu'y a-t-il là-derrière ?"
On en revient toujours au même...
... Je me souviens de ces mots. La simplicité de sourires
et de regards partagés. Tout ça sous la douce couverture
de chansons qui disent des choses si pures et si petites. Ces regards
entre lui et Jean-Louis, entre eux et nous et... etc... pour se
dire qu'il y a des sourires plein les bras à chaque seconde.
Plein les bras."
Par Fabian le 22/04/2002
Il
faut toujours faire la dernière date d'une tournée
! C'est avec cette idée et le secret espoir que cette date
sera une fête de tous les diables que je décide (finalement)
de "faire Genève"...
D'abord, j'aurais dû me rappeler que Genève, c'est
pas la France, et donc qu'il faut avoir ses papiers d'identité,
passer la douane, changer dans la monnaie locale (le lingot !),
avoir l'accès international sur son portable... bref, tous
ces petits détails qui vous rendent la vie plus facile.
Premier rendez-vous de la journée : les balances de la Fnac.
Prévues à 13h, elles ont finalement commencé
vers 15h (l'heure prévue pour le début du showcase
!!!). La raison invoquée : Aubert est sur Genève pour
une seule journée et il enchaîne les promos à
la bourre. Visiblement fatigué, Aubert arrive alors que Tom
se faisait les mains sur le piano avec quelques mélodies
de Mc Cartney. Problème qui n'arrange rien, une des guitares
déconne, et Virgin Suisse doit faire venir en urgence une
Takamine de secours ;-)
Pendant cette petite dizaine de minutes d'attente, Aubert et Tom
enchaînent une douce "Julia", Aubert se trompant
évidemment dans la moitié des paroles ;-))), et "Le
Taxi las". Le public qui attend, l'oreille tendue, applaudit
de loin, ce qui ne manque pas de faire sourire JLA.
Le
set commence alors que le journaliste suisse s'est déjà
installé sur scène. La rencontre débute, mais
la salle n'est pas pleine et le public n'a pas grand chose à
dire. Le journaliste, un mec pourtant doué, n'arrive pas
à faire décoller le truc. Tant et si bien que, profitant
de blancs évidents, s'élève derrière
moi la voix d'une hystérique venue avec ses gamins. Elle
vit avec JLA et ses chansons, elle s'est marié avec ses chansons,
séparé, dormi, lavé, brossé les dents,
ravalé la façade de sa maison ;-)))) Bref, elle disjoncte
complètement (tendance Bruel, mais à 40 berges ça
devient grave). Et en plus elle me monte un peu dessus histoire
de s'approcher encore plus de la scène. Du coup le journaliste
me prendra pour son mari et me fera la gueule pendant tout le set
;-)))) Aubert, poli mais gêné, finira par couper au
bout d'une dizaine de minutes de réfléxions de la
folle en lançant "Temps à nouveau".
Ensuite un petit jeune demande à Aubert ce qu'il ferait pour
un jeune musicien qui débute... est-ce qu'il accepterait
par exemple de le laisser jouer avec lui ? JLA, ravi de la perche
tendue, accepte. En plus le mec demande à jouer "Le
jour se lève encore", et Aubert semble soulagé
(qu'on lui sorte pas une connerie du genre "Cendrillon"
ou "Stockholm" !). La vraie surprise, c'est que le mec
s'en sort parfaitement à la guitare et à la voix.
JLA n'interviendra presque pas !!!!
Ensuite un type parle de ses souvenirs de manifs en écoutant
Téléphone et Aubert joue" Argent trop cher".
La directeur de la Fnac fait savoir qu'il aimerait entendre "La
bombe humaine" (chouette, c'est original comme choix !). Aubert
s'éxécute (après tout, il a pu récupérer
"Hunky Dory" de Bowie gratos dans le magasin !). Ensuite
"Univers".
Plus
incertain, Aubert disant que ce n'est pas facile à la 12
cordes, Tom et JLA enchaînent sur "Vivant Poème".
Version très belle, épurée. Ensuite, j'ai beau
demandé "Mother Little Helper" avec mes yeux de
cocker, JLA me répond qu'on n'a plus le temps, que la Fnac
vient de lui faire passer un petit mot marqué "10 minutes".
Du coup, il dit, sûr de son bon mot, qu'il faut utiliser ce
temps restant pour faire l'essentiel. Il termine donc le set par
"L'essentiel" avec Tom au piano (version très faiblarde),
puis "Commun Accord" et "Voilà c'est fini".
Près d'1h20 de set, et Aubert termine, appliqué, par
une longue séance de dédicaces non prévue.
La Fnac désormais fermée est presque vide.
Aubert, profitant du calme, devient plus proche, assez pinçant
et familier, un JLA bien en forme, pas les yeux dans ses poches,
enfin comme on l'aime quoi ! On reste ensuite à parler avec
le journaliste suisse (ahhh ses interviews
avec Arno, Thiéfaine ou Higelin, quel régal !!!!!)
et sa femme (que me laissera sur le c** en parlant de Robert Smith
backstage !). Prochaine étape prévue : Aubert est
annoncé le soir en guest pour les 25 ans d'une boîte
: le MAD.
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