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Par Pascal
C'était un jeudi, le 20 mars pour être exact. Après une belle journée
ensoleillée, j'allais assister à mon premier concert de Jean-Louis
Aubert invité par une copine que je remercie énormément pour cette
soirée inoubliable, intense dont on ressort le cœur léger.
Ayant eu la chance d'entrer dans les premiers, je me retrouvais donc
au 2° rang … Comment rêver mieux !!!
La salle était toute noire et, sur la scène, éclairés de lumières
violettes, un piano sur la gauche, des percussions quelque peu
originales sur la droite et des guitares posées sur leur support en
fond. Un micro central départageait toute une armada de pédales qui
jonchaient sur le sol.
Le décor était planté, les émotions commençaient à monter, la soirée
pouvait commencer...
Il n'y avait aucune chaise, le concert se déroulait en position
debout, ce qui peut sembler gênant aux premiers abords mais qui
finalement n'est pas si mal car offrant l'avantage de pouvoir danser
durant tout le concert et mieux vivre ce moment d'échange.
L'heure d'attente en station debout en valait bien la peine !
Quelques appels fusèrent vers 20h00, mais ne servirent qu'à chauffer
un peu la salle.
Tout à coup, à 20h30, une voix « d'hôtesse de l'air » nous annonce
enfin le début du spectacle en reprécisant les bons usages (téléphone
et photo interdits).
Des sensations bizarres commencent à m'envahir : un mélange de trac,
d'impatience, de joie (…) - Difficile à expliquer. Une gorge qui se
dessèche, des frissons qui remontent dans le dos, des regards
heureux, des visages souriants, …
Tout le monde attend impatiemment l'arrivée de Jean-Louis quand tout à coup, les lumières encore allumés sur quelques notes de « Vaudou »,
il arrive d'un coin de la scène seul avec sa guitare. Grosse bouffée
de chaleur, euphorie générale !
Il était tout vêtu de noir avec un ceinturon, pieds nus et souriant
Cette sensation de proximité avec le chanteur, ce partage, cette
impression de dialogue qu'il entretenait avec le public, ces regards
et sourires réciproques en font un moment vraiment privilégié. Ces
petits « flashback » qui ponctuaient le concert, au passage ce clin
d'œil aux soirées passées au pied de l'Isle Jourdain, ces détails
expliquant un peu l'origine de telle chanson, tout cet environnement
qui fait la différence où Jean-Louis nous explique que ce « Tour sur
lui-même » correspond en fait à une revisite de 30 ans de sa vie
musicale, seul en scène.
Toute la première partie du concert tourne évidemment autour de «Téléphone», avec toute une jeunesse qui remonte d'un seul coup.
Après avoir pris le «Métro, même si c'est trop», la «bombe
humaine» entrecoupée de «crache ton venin» ne me laisse vraiment
pas sans émotion, puis «oublie ça», «le jour s'est levé», «dure
limite» et «au cœur de la nuit» prolongent ces souvenirs.
Pour renforcer cette ambiance, des grands rideaux noirs latéraux sur
lesquels venaient se refléter des lumières tantôt violettes, tantôt
vertes, …, des lumières chaudes jaillissant du sol et du plafond
venant appuyer certains moments dans la chanson.
Avec l'humour dont il a ponctué toute la soirée, JL nous a présenté
son partenaire de la soirée, une « pédale californienne » surnommée «
Tom Cruise » qui lui permettait d'enregistrer des passages musicaux
afin de donner plus de relief à ses morceaux (avec de la basse, des
percussions, …). Il était seul sur scène et pourtant on aurait cru
qu'il y avait du monde avec lui.
Il est vrai que ce choix de concert acoustique rendait ce spectacle
encore plus bouleversant où toutes les émotions et sensations se
côtoyaient de Téléphone à Idéal Standard. Avec une foule qui tantôt
se déchaînait sur des morceaux rock d'anthologie et tantôt ne
semblait plus faire "qu'une personne" suspendue à ses lèvres quand
seuls quelques accords se mêlent à sa voix. Des frissons parcouraient
cette foule captivée par cette performance !
Le temps semblait soudain suspendu et tout paraissait plus intense
dans cet environnement inhabituel. Une autre dimension pour ce
spectacle, plus tendre, plus proche, dans une majestueuse partie
acoustique.
Puis arrive « Juste une illusion » marquant son passage en solo.
Les notes qui s'échappent des instruments se lient, se soutiennent,
s'entrelacent et s'entrechoquent pour nous renvoyer des étincelles
Puis les bras levés, tout le monde acclamait JL qui "donnait le
meilleur de lui même" à travers des morceaux comme «ils cassent le
monde», «le jour se lève encore», «les plages», «locataire», «plâtre & ciment», «temps à nouveau», «Idéal standard», «Alter
Ego», où il parle de la vie avec une simplicité qui lui est propre,
alternant sobriété et originalité. Tout comme dans «commun accord»
où il nous livre une part de lui-même ou dans «parle-moi» abordant
le problème du manque de communication qui s'installe dans notre
société contemporaine.
Des chansons où chacun pouvait se reconnaître (…)
Un des moments forts de la soirée fût lorsqu'il a chanté la chanson
de Barbara «Dis, quand reviendras-tu ?» dont il est très difficile
de traduire la puissance de l'émotion qui planait dans la salle.
Le concert terminé, JL est revenu sous les acclamations du public
pour nous jouer «Ailleurs» et «New York avec toi».
Puis, remerciant de nouveau ses fans, il est revenu une 2° fois
avec «On aime»
Son 3° rappel fût l'occasion de nous chanter «Sid'aventure»
Puis, remerciant à nouveau son public, il finit par revenir un peu
précipitamment sur scène une cigarette à la bouche et les chaussons
aux pieds. Chaussons qu'il a d'ailleurs laissés sous le piano pour
repartir sur «Cendrillon». Ensuite, à la demande d'un petit garçon
du 1° rang, il a joué « Quand Toulouse s'éteint » avec un petit clin
d'œil à la place du capitole et au célèbre « putain » régional pour
enfin véritablement achever ce concert sur «Voilà c'est fini».
On le reverra revenir au bout de 5 minutes juste pour récupérer ses
chaussons et dire un dernier Adieu.
Honnêtement, il n'y a aucun mot pour décrire ce que j'ai ressenti
durant ces trois heures de ce sublime concert que nous a délivré ce
grand artiste. Tout au long du concert, il s'est éclaté sur scène,
communiquant énormément avec son public, une grande simplicité et
beaucoup de gentillesse transpirent de cet homme
Tout le monde est reparti chez lui avec ces messages d'espoir,
d'amour, de vie. Un son super et inhabituel, une perfection vocale et
musicale. Une immense énergie dans chaque chanson.
En bref, un guitariste hors pair super sympa nous donnant une grosse
claque musicale dans une quête du mot juste.
Merci Jean-Louis, Merci à Muriel
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